mercredi 8 août 2012

Visé, Cité de l'Oie


La ville de Visé est connue pour son appellation de «Cité de L’oie». Il apparaît en effet peu probable de se promener au sein de la ville sans y croiser l’image d’une oie qui s’avère être en quelque sorte l’emblème de la cité tout en étant également sa principale spécialité culinaire : l’oie à l’instar de Visé.
En fait, l’origine de ce lien entre la ville et le palmipède est à trouver au sein même de son histoire.
En effet, la Meuse et ses environs étaient auparavant bien différents de ceux que nous connaissons aujourd’hui. Le fleuve et ses alentours étaient ainsi propices à une vie sauvage bien plus abondante; les rivages du fleuve, bordés d’ansérine faisaient ainsi le bonheur des oies, qui y vivaient alors en nombreux de troupeaux sauvages.
Au Moyen-Age, la viande d’oie était même la plus populaire après celle du porc, et Visé était par ailleurs connue pour sa préparation de l’animal et ce jusqu’au début du XXe siècle. Par exemple, un hôtel réputé, situé juste en face de l’ancienne gare : “Le Grand Hôtel“ (appartenant à la famille Quaden) servait, en haute saison, plus d’une centaines de plats d’oie à la semaine.
Ces oies, en troupeau de trois ou quatre centaines, étaient élevées sur une autre île de la Basse-Meuse, l’île de Quaden.

Mais deux légendes subsistent encore aujourd’hui au sein du coeur de quelques Viséteois afin d’expliquer le rapport particulier que Visé pourrait avoir avec le palmipède.
La première a lieu au XIVe siècle, à cette époque la Principauté de Liège est déchirée par une guerre civile. Un soir de mars, la ville de Visé, ses arbalétriers et habitants résistent tant bien que mal à un assaut des soldats du Prince-Evêque Jean d’Arckel qui dévastent la région. Une jeune Viséteoise, gardeuse d’oie, aurait selon la légende, mortellement blessé le chef des assaillant à l’aide de son  "picot de Haccourt" (une pique avec laquelle elle mène ses oies). En lui arrachant l’étendard du prince-évêque, elle démoralisa les assaillants qui finirent par lever le siège. La gardeuse d’oie devint alors une héroïne visétoise.


Sculpture de granit représentant  la célèbre gardeuse d'oies à Visé.

L’autre légende, ayant également lieu au XIV, raconte un énième assaut nocturne  de la ville par les troupes du duc de Gueldre cette fois-ci. L’assaut eu un succès retentissant, puisque les oies, supposées garder les portes de la ville, n’ont jamais donné l’alerte. Les Viséteois décidèrent de massacrer ces oies par vengeance mais aussi de les manger afin de ne pas laisser se perdre une telle quantité nourriture. La recette imaginée leur permet également de conserver la viande un peu plus longtemps. “L’Oie à l’Instar de Visé” était alors née, et la recette est aujourd’hui encore jalousement gardée. L’oie est par ailleurs décapitée (déjà morte) et dégustée lors de certaines manifestations folkloriques notamment (fête de Saint-Martin des Arquebusiers, Fête de Devant-Le-Pont, etc.).

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