En fait, l’origine de ce lien entre
la ville et le palmipède est à trouver au sein même de son histoire.
En effet, la Meuse et ses
environs étaient auparavant bien différents de ceux que nous connaissons
aujourd’hui. Le fleuve et ses alentours étaient ainsi propices à une vie sauvage bien plus abondante; les
rivages du fleuve, bordés d’ansérine faisaient
ainsi le bonheur des oies, qui y vivaient alors en nombreux de troupeaux
sauvages.
Au Moyen-Age, la viande d’oie était
même la plus populaire après celle du porc, et Visé était par ailleurs connue
pour sa préparation de l’animal et ce jusqu’au début du XXe siècle. Par exemple, un hôtel réputé,
situé juste en face de l’ancienne gare : “Le Grand Hôtel“ (appartenant à la
famille Quaden) servait, en haute saison, plus d’une centaines de plats d’oie à
la semaine.
Ces
oies, en troupeau de trois ou quatre centaines, étaient élevées sur une autre
île de la Basse-Meuse, l’île de Quaden.
Mais deux légendes subsistent encore
aujourd’hui au sein du coeur de quelques Viséteois afin d’expliquer le rapport
particulier que Visé pourrait avoir avec le palmipède.
La première a lieu au XIVe siècle, à
cette époque la Principauté de Liège est déchirée par une guerre civile. Un
soir de mars, la ville de Visé, ses arbalétriers et habitants résistent tant
bien que mal à un assaut des soldats du Prince-Evêque Jean d’Arckel qui
dévastent la région. Une jeune Viséteoise, gardeuse d’oie, aurait selon la
légende, mortellement blessé le chef
des assaillant à l’aide de son
"picot de Haccourt" (une pique avec laquelle elle mène ses
oies). En lui arrachant l’étendard du prince-évêque, elle démoralisa les
assaillants qui finirent par lever le siège. La gardeuse d’oie devint alors une
héroïne visétoise.
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Sculpture de granit représentant la célèbre gardeuse d'oies à Visé. |
L’autre légende, ayant également
lieu au XIV, raconte un énième assaut nocturne
de la ville par les
troupes du duc de Gueldre cette fois-ci. L’assaut eu un succès
retentissant, puisque les oies, supposées garder les portes de la ville,
n’ont jamais donné l’alerte. Les Viséteois décidèrent de massacrer ces oies par
vengeance mais aussi de les manger afin de ne pas laisser se perdre une telle
quantité nourriture. La recette imaginée leur permet également de conserver la
viande un peu plus longtemps. “L’Oie à l’Instar de Visé” était alors née, et la
recette est aujourd’hui encore jalousement gardée. L’oie est par ailleurs
décapitée (déjà morte) et dégustée lors de certaines manifestations
folkloriques notamment (fête de Saint-Martin des Arquebusiers, Fête de
Devant-Le-Pont, etc.).
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