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L'île Robinson autrefois... (dans "Les hommes et le fleuve en Basse-Meuse" par PIROTTE T.) |
Mais la
Meuse, telle que nous la connaissons aujourd’hui, traversant le pays d’un débit
contrôlé au sein de son nid fait
de béton ne ressemble en rien à la Meuse d’hier (les premiers travaux
d’endiguement de la Meuse datent du 17eme siècle).
En effet,
des chapelets d’îles et ilots constituaient par exemple le fleuve; en
Basse-Meuse citons l’ile de Franche-Garenne, prisée pour son bois de noyer
notamment, surpassant les autres par ses dimensions et dont une partie subsiste encore aujourd’hui, à
Hermalle.
L’île
Robinson, à Visé, subsiste également; au départ appelée “ile Saucy “ (=
“plantée de saules”) elle fut ensuite achetée par un habitant du coin qui
reconvertit l’ile en presque-station balnéaire de l’époque (avec une brasserie
et un bassin de natation notamment) qui évolua après la première guerre
mondiale par la création de plusieurs autres bassins et d’une plage ; un endroit où les jeunes aimaient et
aiment toujours festoyer.
La Meuse comportait également bon nombre de
méandres, dont certains étaient dangereux pour la navigation (ex : la courbe de
Cheratte) avec des variations de largeur parfois importantes, conférant au
fleuve un débit très changeant. Sans oublier les nombreuses crues ou sècheresses
rendant difficile le quotidien des riverains.
Mais si la descente de la Meuse était une
tâche ardue (les variations de débit forçant les “Naiveurs” à manoeuvrer la proue et la poupe pour ne pas chavirer), la remontée
était encore plus difficile : les naiveurs ne pouvant vaincre la force du courant, il fallait faire appel à
une autre technique : le halage, lourde tâche de tractage de bateaux par cordes
via la terre ferme. Cette tâche était au départ orchestrée par les hommes pour
ensuite être remplacée par des chevaux de traits.
Le halage
ne permettant toutefois pas de parcourir plus de 20 kilomètre par jour, la
remontée du fleuve se faisait par étapes successives, points névralgiques où se
concentraient bien entendu des marchants, mais aussi des chantiers navals; les
bateaux nécessitant des entretiens et réparations régulières.
La
Basse-Meuse se trouvant justement entre Liège et Maastricht à une distance
d’environ 20 km de la ville hollandaise, il est donc aisé de comprendre combien
la Meuse a joué un rôle important dans l’économie de la région.
Le fleuve
constitue également un excellent
garde manger très poissonneux: on pouvait y pêcher, jusque l’entre deux
guerre, des saumons et esturgeons qui remontaient le fleuve. Mais la
construction des barrages vers 1850 et la pollution croissante ont peu à peu
constitués une entrave à la remontée de ces poissons et à leurs reproductions.
Ce n’est que ces dernières années, par la
prise de conscience des autorités politiques et scientifiques que ces poissons
sont progressivement réintroduits, de par une diminution de la pollution (la
station d’épuration d’Hermallle aidant) mais aussi la construction d’ascenseurs
à poissons au niveau de certains barrages.
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