mercredi 8 août 2012

La Meuse


L'île Robinson autrefois... (dans "Les hommes et le fleuve en Basse-Meuse" par  PIROTTE T.) 
Parcourant le territoire de la Basse-Meuse de part en part, le fleuve de la Meuse rythmait la vie des villageois.
Mais la Meuse, telle que nous la connaissons aujourd’hui, traversant le pays d’un débit contrôlé au sein de son nid fait de béton ne ressemble en rien à la Meuse d’hier (les premiers travaux d’endiguement de la Meuse datent du 17eme siècle).
En effet, des chapelets d’îles et ilots constituaient par exemple le fleuve; en Basse-Meuse citons l’ile de Franche-Garenne, prisée pour son bois de noyer notamment, surpassant les autres par ses dimensions et dont une partie subsiste encore aujourd’hui, à Hermalle.
L’île Robinson, à Visé, subsiste également; au départ appelée “ile Saucy “ (= “plantée de saules”) elle fut ensuite achetée par un habitant du coin qui reconvertit l’ile en presque-station balnéaire de l’époque (avec une brasserie et un bassin de natation notamment) qui évolua après la première guerre mondiale par la création de plusieurs autres bassins et d’une plage ; un endroit où les jeunes aimaient et aiment toujours festoyer.
La Meuse comportait également bon nombre de méandres, dont certains étaient dangereux pour la navigation (ex : la courbe de Cheratte) avec des variations de largeur parfois importantes, conférant au fleuve un débit très changeant. Sans oublier les nombreuses crues ou sècheresses rendant difficile le quotidien des riverains.
Mais si la descente de la Meuse était une tâche ardue (les variations de débit forçant les “Naiveurs” à manoeuvrer la proue et la poupe pour ne pas chavirer), la remontée était encore plus difficile : les naiveurs ne pouvant vaincre la force du courant, il fallait faire appel à une autre technique : le halage, lourde tâche de tractage de bateaux par cordes via la terre ferme. Cette tâche était au départ orchestrée par les hommes pour ensuite être remplacée par des chevaux de traits.
Le halage ne permettant toutefois pas de parcourir plus de 20 kilomètre par jour, la remontée du fleuve se faisait par étapes successives, points névralgiques où se concentraient bien entendu des marchants, mais aussi des chantiers navals; les bateaux nécessitant des entretiens et réparations régulières.
La Basse-Meuse se trouvant justement entre Liège et Maastricht à une distance d’environ 20 km de la ville hollandaise, il est donc aisé de comprendre combien la Meuse a joué un rôle important dans l’économie de la région.
Le fleuve constitue également un excellent garde manger très poissonneux: on pouvait y pêcher, jusque l’entre deux guerre, des saumons et esturgeons qui remontaient le fleuve. Mais la construction des barrages vers 1850 et la pollution croissante ont peu à peu constitués une entrave à la remontée de ces poissons et à leurs reproductions.
Ce n’est que ces dernières années, par la prise de conscience des autorités politiques et scientifiques que ces poissons sont progressivement réintroduits, de par une diminution de la pollution (la station d’épuration d’Hermallle aidant) mais aussi la construction d’ascenseurs à poissons au niveau de certains barrages.

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